Mariage annulé : le droit ou la charia ?

Publié le par Jeunes Pour la France Paris

Les réactions suscitées par l’annulation du mariage entre un homme de confession musulmane et son épouse qui lui avait caché qu’elle n’était plus vierge ont quelque chose d’étonnant. 

Cette affaire certes choquante réclame un examen plus attentif que les cris d’orfraies entendus ces derniers jours sur les ondes.Ce qu’il faut dénoncer, ce n’est donc pas l’application d’une règle de droit existante :s’il n’est pas acceptable qu’une communauté,quelle qu’elle soit, impose ses pratiques et change notre loi, il faut en revanche être bien laïciste pour dénier à un citoyen français,fut-il musulman, le droit de faire appliquer la loi !Il y a eu un mensonge à la base de cette affaire qui a changé la nature du contrat signé entre les époux. Et ce n’est pas à la société de juger du motif invoqué. L’épouse elle-même n’a d’ailleurs pas contesté la décision de justice.
 

Mais l’affaire pose une question bien plus grave : si c’est bien le droit français qui s’est appliqué, chacun sent bien que la charia n’est pas loin. Car ce qui est en cause, ce sont les valeurs qui sous-tendent la démarche : la mystification de la virginité, vue sous un angle uniquement physique et féminin ; la présence pressante de toute une communauté, qui s’ingère dans la vie intime d’un couple et place la vie conjugale sous le regard de tous ; une conception archaïque de l’honneur, seul l’homme ayant les moyens de se déclarer insulté; l’atteinte flagrante enfin, au principe de l’égalité homme-femme… Autant de principes qui n’appartiennent pas à notre système de valeurs mais avec lesquelles,chacun le sait, il faut aujourd’hui composer sous les coups de boutoir de coutumes qui nous ramènent très loin dans le passé.
 

La régression, ce n’est pas le mariage ni les principes qui le fondent. Ce n’est pas le respect mutuel qu’attendent les époux l’un de l’autre. Ce n’est pas le respect de la parole donnée. La régression, c’est la tentative d’imposer en France, et où que ce soit dans le monde, des règles qui font de la femme un objet. Notre civilisation s’est construite dans la mémoire d’une vieille histoire : celle d’une femme sauvée de la mort, parce qu’aimée pour elle-même quand tout le monde levait la pierre pour la lapider… Notre civilisation,ce n’est pas celle de la lapidation, de la répudiation,de l’avilissement de la femme pour le plaisir des hommes. Car c’est la femme qui se tient sur le seuil de notre civilisation. C’est à elle que nous devons la vie et que nous devrons notre survie. Car si notre société ne donne pas aux femmes la place qui leur revient – celle de gardienne,bien plus haut que celle de « chienne de garde », ou de « ni pute ni soumise » –c’est nous tous qui allons disparaître. Ou devenir les esclaves de coutumes inhumaines.

Publié dans Famille - Bioéthique

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